Restauration des cours d'eau
Secteur Sée : Cédric DOARÉ - 06 30 84 76 68 - cedric.doare[at]msm-normandie.fr
Secteur Sélune amont : Victor LE GOFF - 06 23 53 98 01 - victor.legoff[at]msm-normandie.fr
Secteur Sélune médiane : Laurent DUTAL - 06.31.56.62.94 - laurent.dutal[at]msm-normandie.fr
Secteur Sélune aval : Clément GARNIER - 06 49 85 24 26 - clement.garnier[at]msm-normandie.fr
Brochure " Restauration des cours d'eau "
POURQUOI RESTAURER LES RIVIÈRES | CONTEXTE DE GESTION | TRAVAUX DE RESTAURATION | FINANCEMENT DES TRAVAUX
LE BASSIN VERSANT DE LA SÉLUNE | LE BASSIN VERSANT DE LA SÉE | LE BASSIN VERSANT DE LA VARENNE
Pourquoi restaurer les rivières ?
Constat
Les causes de perturbations de nos rivières peuvent être multiples :
- les travaux d’aménagement hydraulique (curage, recalibrage, rectification, busage...) ;
- le piétinement par le bétail ;
- l’absence de végétation en berge ou le manque d’entretien des berges et du lit ;
- les pollutions ponctuelles et diffuses ;
- les ouvrages de franchissement inadaptés (buses, routes, vannages...) empêchant la continuité écologique et la libre circulation des organismes aquatiques.
Ces perturbations qui remontent à plusieurs décennies et qui pour certaines se poursuivent encore actuellement ont des conséquences sur le milieu aquatique et sur les usages.
Pour le milieu :
- Diminution de la capacité d’autoépuration des cours d’eau (une rivière en bon état « épure » naturellement l’eau) ;
- Limitation du développement des organismes aquatiques par l’absence d’habitat favorable ;
- Dégradation de la qualité de l’eau ;
- Colmatage des fonds ou érosion anormale du fond du lit (incision).
Pour les usages :
- Accentuation des phénomènes d’érosion des berges ;
- Absence de valorisation paysagère ;
- Accessibilité au cours d’eau rendue difficile (berge haute, végétation importante) ;
- Risques sanitaires augmentés pour le bétail (contact indirect par d’autres animaux contaminés) ;
- Augmentation du risque d’inondation par accélération du transit de l’eau (cas des cours d’eau ayants subits des travaux hydrauliques lourds).
Contexte de gestion
La Directive européenne Cadre sur l’Eau définit le cadre d’une gestion et d’une protection des eaux par bassin hydrographique. Elle fixe un objectif, celui d’atteindre le bon état des eaux d’ici 2015 (voir 2021 et 2027 pour certaines masses d’eau).
Dans le Cadre de l’article L 211-7 du Code de l’environnement, autorisant les collectivités territoriales à entreprendre l’étude, l’exécution de tous travaux, actions, ouvrages ou installations présentant un caractère d’intérêt général ou d’urgence dans le cadre du SAGE et dans la mesure de ses compétences et de ses moyens financiers, la communauté d’agglomération Mont Saint-Michel - Normandie a décidé d’engager des actions sur les cours d’eau des bassins versants de la Sélune et de la Sée sur son territoire.
Les travaux s’inscrivent dans le périmètre du Schéma d’Aménagement et de Gestion des Eaux1 (SAGE). Ce dernier est compatible avec le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux2 (SDAGE) Seine-Normandie.
Sur les bassins versants de la Sélune et de la Sée, les actions engagées par la communauté d’agglomération Mont Saint-Michel - Normandie se présentent sous la forme d’un Programme Pluriannuel de Restauration et d’Entretien, déclaré d’intérêt général suite à une enquête publique. Ce programme est animé et suivi par les techniciens rivières.
Les travaux, engagés depuis 2004 visent à restaurer les fonctionnalités écologiques des milieux aquatiques.
1 Document de planification qui fixe les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur, de protection quantitative et qualitative de la ressource en eau.
2 Instrument de planification à l’échelle du Bassin Hydrographique qui fixe les orientations fondamentales d’une gestion équilibrée de la ressource en eau dans l’intérêt général et dans le respect des principes de la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) et des objectifs environnementaux pour chaque masse d’eau.
Travaux de restauration
Les travaux de restauration des cours d’eau doivent répondre aux objectifs de :
- Préservation et de réhabilitation de la diversité et de la qualité du milieu aquatique et des berges ;
- Amélioration de la qualité de l’eau ;
- Renouvellement de la ripisylve en place en lien avec l’ensemble des fonctions qu’elle doit exercer ;
- Amélioration des conditions d’écoulement de la rivière en préservant la diversité du milieu ;
- Faciliter la pratique des loisirs lié au cours d’eau, dans le respect du bon équilibre des milieux ;
- Aménagement du milieu dans le but de concilier élevage et préservation des rivières.
Restauration de la végétation
Ces travaux sont liés à l’écoulement des eaux. Ils consistent en l’abattage sélectif des arbres morts ou matures, l’élagage des plus grosses branches basses, le débroussaillage des berges, l’enlèvement des espèces envahissantes ou inappropriés et la gestion des embâcles.
Plantation et bouturage
Les opérations de plantation et de bouturage visent à reconstituer un cordon végétal en haut de berges sur les secteurs dépourvus de végétation. Ceci dans le but d’assurer le renouvellement du peuplement forestier en stabilisant le talus de berge.
Des essences représentatives de la ripisylve locales sont choisies. Elles sont également choisies en fonction de leur position sur la berge. On utilisera des saules, si possible arbustifs, en pied de berge, tandis que le sommet du talus fera l’objet de plantation d’arbres de haut jet tel que des frênes et des chênes.
Techniques du génie végétal
L’érosion correspond à l’usure du lit et des berges par l’écoulement de l’eau. Quand elle est liée à la dynamique hydraulique naturelle, l’érosion des berges est un phénomène normal qui ne perturbe pas l’état du cours d’eau, ni le milieu, mais qui peut par contre menacer des ouvrages et des usages.
Quand en revanche l’érosion des berges a une origine artificielle, elle peut devenir excessive et non seulement menacer des usages et des ouvrages, mais également participer à la dégradation de la qualité des cours d’eau.
Lorsque l’intervention sur la cause de l’érosion de berge n’est pas possible ou que l’origine de l’érosion perturbante est naturelle, les techniques de protection de berges par génie végétal seront mis en oeuvre :
Le Fascinage consiste en l’installation de fagots serrés derrière une rangée de pieux ou entre deux rangées de pieux enfoncés dans le pied de berge ;
Le Tressage est une technique entrelaçant des branches souples de saules vivants entre des pieux fichés dans le pied de berge. Il permet au pied de berge de résister rapidement à de fortes contraintes hydrauliques ;
Le Peigne consiste en une accumulation de branches et végétaux derrière une rangée de pieux, afin de favoriser la sédimentation des matières en suspension transportées par les crues. Il permet de protéger l’ensemble de la berge et est particulièrement indiqué pour combler les anses d’érosion.
Encoche d’érosion avant travaux | Et après |
Ces travaux sont liés à la divagation du bétail. L’objectif de ces aménagements (clôtures, abreuvoirs et franchissements) est d’éviter les perturbations engendrées par le piétinement du bétail sur les cours d’eau.
Restauration du lit mineur
De nombreux cours d’eau ont subits des travaux hydrauliques du type : recalibrage, rectification, curage, ... Il en résulte pour certains tronçons : une érosion forte du cours d’eau, un envasement important, une baisse des capacités d’autoépuration de l’eau et une perte d’habitats pour la faune aquatique.
Pour remédier aux effets négatifs des travaux hydrauliques, des solutions peuvent être apportées, sans remettre en cause l’exploitation des parcelles riveraines : l’apport de granulat (graviers...) dans le lit du cours d’eau, permettant de diversifier les écoulements.
Avant recharge | Après recharge |
Suppression/remplacement d’ouvrages de franchissement
Certains ouvrages de franchissement de cours d’eau (buses béton...), sont inadaptés et entrainent des perturbations sur le fonctionnement de la rivière : érosion importante en aval et fort envasement en amont. D’autre part, ils peuvent impacter le déplacement de la faune aquatique.
Ces ouvrages sont alors supprimés et remplacés par des passages adaptés du type passerelle, pont-cadre, pont tablier ou demi-section en PEHD. Si l’ouvrage perturbateur ne peut être remplacé, un aménagement pour le rendre franchissable peut être réalisé.
Avant suppression de buse | Après suppression de buse |
Financement des travaux
Les travaux de restauration de cours d’eau sont entièrement pris en charge* par la communauté d’agglomération Mont Saint-Michel - Normandie et subventionnés à hauteur de 80% par les partenaires financiers.
*Exceptionnellement, une part du montant des travaux de restauration des cours d’eau peut rester à la charge du propriétaire de l’obstacle à l’écoulement.
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